Après sept ans de silence, les paroissiens, et plus largement les Ajacciens, vont de nouveau entendre carillonner les cloches de l’église Saint-Roch. La Ville a en effet lancé les travaux de son beffroi, ouvrage en charpente destiné à supporter et faire mouvoir les cloches, fragilisé par des problèmes structurels. L’entreprise U Campanile réalise ce chantier de rénovation spectaculaire, qui a été mené sans perturber l’activité de l’église ni la vie du quartier.
Une renaissance symbolique pour les fidèles de la paroisse, mais aussi pour les Ajacciens qui n’avaient plus entendu l’Angélus depuis près de 7 ans.
Le clocher, construit après l’église n’avait pas connu de rénovation majeure de son beffroi depuis le 9 février 1896, date de la bénédiction solennelle des cloches qu’il abrite.
Dans le cadre des récents travaux de réhabilitation de l’édifice – qui ont concerné la toiture, la façade, les vitraux, l’éclairage, l’électrification, la mise en accessibilité et en sécurité du bâtiment – un diagnostic avait révélé des désordres structurels au niveau du clocher. L’activation des cloches et leur balancement représentaient ainsi un danger potentiel pour le clocher, contraignant la municipalité à prendre un arrêté de péril.
A travers ce chantier, la Ville d’Ajaccio parachève l’embellissement de cette église d’architecture néo-classique, datant de la fin du XIXe siècle, que l’on doit à l’architecte Barthélémy Magliogli.
« La municipalité est attachée aux lieux patrimoniaux et cultuels de la ville. C’était pour nous une évidence de remettre en mouvement les cloches, afin qu’elles participent pleinement à ce qui fait la notoriété de cette église et l’âme catholique ajaccienne », relève Simone Guerrini, adjointe à la Culture et au Patrimoine.
Après la mise en place de tirants et l’ajout de planchers en béton armés, le beffroi a été entièrement changé pour assurer la pérennité du clocher récemment restauré. « Il est posé sur quatre consoles, soutenues elles-mêmes par des équerres en fer, afin d’éviter un ancrage dans la maçonnerie. Deux poutres porteuses viennent soutenir l’assemblage », détaille David Cossa.
Les artisans ont remplacé les poutres en pin initiales par du bois de chêne : « Un bois noble, défiant l’usure du temps » et « qui absorbe mieux les vibrations lors du balancement des cloches », explique-t-il. Un dispositif qui protège ainsi de façon optimale la structure du clocher.
Les travaux sont complétés par une remise à neuf des cloches, ainsi que la pose d’une centrale de commande et des moteurs de volée associés.
Ce chantier, d’un coût de 80 000 euros, a été financé par la Ville d’Ajaccio et la Collectivité de Corse.
L’église Saint-Roch est un bâtiment non-classé, au titre des Monuments historiques, mais elle abrite en son sein de nombreux objets liturgiques de valeur, dont une trentaine de statues de saints. Ces dernières ont récemment retrouvé leurs dorures et leur lustre d’antan grâce à la générosité des paroissiens.
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